Dans le contexte de la situation vécue par la jeunesse des régions du sud de l'Algérie, où les habitants dorment sur d'immenses richesses pétrolières et gazières, mais font face à un chômage, une pauvreté et une marginalisation croissants, ainsi qu'à des vagues successives de répression et de poursuites judiciaires contre les militants, l'organisation "Shuaa pour les droits de l'homme", engagée dans les droits humains en Algérie, a exigé la libération immédiate et inconditionnelle des détenus d'opinion du sud algérien et l'arrêt de l'approche sécuritaire, tout en garantissant une répartition équitable des richesses via "l'allocation d'une part déclarée et fixe des revenus pétroliers et gaziers pour le développement du sud, gérée de manière transparente et responsable".
La même organisation des droits de l'homme, dans un communiqué détaillé reçu par le journal électronique Hespress, a demandé l'arrêt de toutes les poursuites liées à l'expression pacifique et l'ouverture d'un dialogue public et régulier avec les représentants de la jeunesse et de la société civile pour trouver des solutions concrètes à la situation des régions du sud, appelant également à "l'établissement de quotas d'emploi locaux obligatoires pour les jeunes du sud dans les entreprises opérantes, avec une transparence totale dans les procédures de recrutement et d'appels d'offres, la protection de l'environnement et de la santé publique par la réduction puis l'arrêt de la combustion routinière du gaz, la réalisation d'évaluations d'impact environnemental indépendantes et la publication de leurs résultats, avec indemnisation des victimes et réparation des dommages".
Le communiqué indique que "la situation de la jeunesse du sud révèle l'ampleur du fossé entre les textes constitutionnels et les chartes internationales auxquelles l'État algérien s'est engagé d'une part, et la réalité sur le terrain vécue par ces jeunes d'autre part". Il ajoute que "le sud algérien représente le principal réservoir de la richesse nationale et la colonne vertébrale de l'économie, mais ses habitants souffrent de conditions indignes de la dignité humaine : chômage écrasant, pollution environnementale croissante, absence d'infrastructures sanitaires et éducatives adéquates, et manque de développement local durable".
La même source poursuit que "le problème ne se limite pas à la privation économique, mais s'étend à une violation systématique des droits fondamentaux garantis constitutionnellement et internationalement ; l'article 35 de la constitution stipule l'égalité des droits et devoirs sans discrimination, l'article 66 garantit le droit au travail, l'article 21 consacre le droit à un environnement sain, et l'article 52 confirme la liberté d'expression et de rassemblement pacifique ; cependant, la réalité dans le sud montre que ces textes sont devenus des slogans vides écrasés quotidiennement par les pratiques de l'État".
L'organisation "Shuaa pour les droits de l'homme" a souligné que "la jeunesse du sud a élevé la voix sans demander l'impossible ni recourir à la violence ; elle a exprimé pacifiquement ses droits les plus simples en organisant des manifestations, en rédigeant des déclarations et en diffusant des vidéos sur les réseaux sociaux documentant leur souffrance face au chômage et à la marginalisation. Pourtant, la réponse des autorités n'a pas été d'ouvrir des canaux de dialogue ou de chercher des solutions, mais la répression et les poursuites judiciaires".
L'organisation a mentionné des cas d'arrestations d'activistes civils tels que Sofiane Hamdat et la détenue Abla Qamari, estimant que "ces cas montrent clairement comment les autorités ont choisi d'affronter les revendications sociales légitimes par la répression et la détention plutôt que par le dialogue et le développement", soulignant qu'il s'agit d'"une politique systématique pour soumettre le sud et faire taire toute voix réclamant des droits, en contradiction flagrante avec les engagements internationaux de l'Algérie".
Par ailleurs, l'organisation des droits de l'homme a confirmé que "les politiques de confrontation ont alimenté la colère, les prisons ont été choisies au lieu de l'écoute, les matraques au lieu du dialogue, tandis que la jeunesse du sud crie aujourd'hui : Nous vivons sur des mers d'or noir mais mourons pauvres ; sans travail, sans dignité, sans espoir", insistant sur le fait que "plutôt que l'approche sécuritaire, des alternatives institutionnelles doivent être adoptées par la création de plateformes de dialogue permanentes et de mécanismes de médiation locale dans le sud, ainsi que le lancement d'une ligne directe/mécanisme de plainte indépendant pour recevoir les signalements, surveiller les violations et assurer un suivi transparent".
Le communiqué conclut qu'"après le passage de l'approche sécuritaire à des alternatives institutionnelles durables, une feuille de route à court et moyen terme commence par des mesures d'apaisement immédiates en arrêtant les poursuites liées à l'expression pacifique, suivies de sessions de dialogue obligatoires dans le temps avec les représentants de la jeunesse et de la société civile avec des documents publics des résultats, puis un programme annuel d'emploi et de services ciblé selon les cartes de pauvreté et de chômage, soutenu par des indicateurs de performance mesurables et des rapports périodiques garantissant la transparence et la responsabilité publique".
Dans une déclaration au journal électronique Hespress, Rashid Aouin, militant des droits de l'homme algérien et directeur de "Shuaa pour les droits de l'homme", a déclaré que "les autorités en Algérie ont tendance à traiter les revendications de la jeunesse du sud avec des outils sécuritaires en raison de plusieurs facteurs superposés, notamment la doctrine sécuritaire héritée qui considère la protestation pacifique comme une menace à la stabilité, la centralisation de la prise de décision et le déclin des canaux de dialogue locaux, ce qui pousse à la répression plutôt qu'à la négociation".
Selon le même intervenant, "un autre facteur est la nature rentière des richesses en Algérie qui protège les réseaux d'intérêts et craint la contagion des revendications et les engagements à long terme qu'elles impliquent, notamment dans un contexte de fragilité économique et de fluctuations des prix de l'énergie", soulignant que "cette situation est aggravée par une négligence médiatique délibérée qui réduit la légitimité des doléances du sud, ainsi que par la pression d'acteurs économiques qui préfèrent le calme à tout prix dans les zones de production".
Le directeur de "Shuaa pour les droits de l'homme" a conclu que "les autorités considèrent tout mouvement dans le sud comme une menace politique et non comme un droit social, alors que les revendications de la jeunesse sont nationales et non séparatistes, centrées sur le travail, la dignité, l'environnement et la répartition équitable des revenus des richesses dans le cadre constitutionnel et l'unité du pays", ajoutant que "une prise de conscience commence à se former récemment chez la jeunesse du sud algérien, mais tout mouvement est toujours traité par des approches purement sécuritaires par crainte de son extension à d'autres régions".
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