Lausanne (Suisse) (AFP) - Contestant les nouveaux tests de détermination du sexe imposés par l'organisme mondial de boxe devant le Tribunal arbitral du sport (TAS), la boxeuse algérienne Iman Khelif a lancé une bataille qui dépasse le ring pour inclure l'athlétisme, la natation et toute la communauté olympique.
Dans un bref communiqué lundi, le TAS a révélé un recours déposé le 5 août par la championne olympique de la catégorie -66 kg aux Jeux de Paris 2024, où un grand débat a eu lieu sur son éligibilité sexuelle.
Khelif a demandé l'annulation d'une décision de World Boxing prise fin mai, qui l'a empêchée de participer en juin au championnat d'Eindhoven aux Pays-Bas, en raison de son refus de se soumettre au nouveau test chromosomique récemment appliqué, et dans toutes les compétitions depuis lors.
Elle a également demandé à participer "sans passer le test" au prochain championnat du monde à Liverpool, en Angleterre, prévu entre jeudi et le 14 septembre, selon le TAS basé à Lausanne, Suisse.
La dernière demande de Khelif ne devrait pas être acceptée, car le TAS a refusé de lui accorder une suspension de la décision et n'a pas encore fixé de date d'audience pour le fond de l'affaire.
Le mois dernier, Khelif a nié les allégations de son ancien entraîneur selon lesquelles elle prendrait sa retraite de la boxe.
Elle a écrit sur sa page Facebook : "Je tiens à clarifier au public que les rapports sur ma retraite de la boxe sont faux", accusant son ancien entraîneur Nasser Yafesh de "trahison de confiance et du pays avec des déclarations fausses et malveillantes... Cette personne ne me représente plus en aucune façon."
Transgenres et intersexes
Lors des Jeux de Paris, Khelif a été la cible d'attaques et de campagnes remettant en question son identité sexuelle, à l'instar de la Taïwanaise Lin Yu-ting (qui ne participera pas au prochain championnat du monde), étant qualifiée d'"homme combattant des femmes". Finalement, l'Algérienne de 26 ans a remporté la médaille d'or dans la catégorie -66 kg.
Khelif, née et élevée en tant que fille, a été accusée par l'ancienne Fédération internationale de boxe (IBA), qui était en conflit avec le Comité international olympique avant sa suspension, de porter des chromosomes XY, et a été interdite de participer au championnat du monde 2023 après avoir concouru sans controverse dans les compétitions féminines.
Son recours offrira la première opportunité juridique de débattre des tests de détermination du sexe dans le sport mondial, en vigueur aux Jeux olympiques entre 1968 et 1996, via World Boxing ainsi que dans la natation et l'athlétisme.
Le test de réaction en chaîne par polymérase (PCR) exige l'absence du gène SRY situé sur le chromosome Y, indicateur de masculinité, pour participer aux compétitions féminines. Cette méthode est saluée par ses partisans pour sa simplicité.
Ce test exclurait les athlètes transgenres ainsi que celles considérées comme femmes mais portant les chromosomes XY, une forme d'intersexualité.
Le CIO engagé depuis juin
Ce test a été abandonné après les Jeux d'Atlanta 1996, suite à de larges critiques de l'Association médicale mondiale, des organisations des droits de l'homme et de la communauté scientifique.
Le scientifique australien Andrew Sinclair, découvreur du gène SRY en 1990, a récemment averti dans le magazine The Conversation que "la détermination du sexe biologique est plus complexe" que l'équation "XY = homme".
Outre les chromosomes, "les caractéristiques gonadiques, hormonales et sexuelles secondaires jouent un rôle", ajoute-t-il, une complexité qui se manifeste chez les intersexués (estimés à 1,7 % de la population, selon la biologiste américaine Anne Fausto-Sterling).
Il est aussi possible qu'une personne porteuse du chromosome XY soit partiellement ou totalement insensible à la testostérone, comme la hurdler espagnole Maria José Martínez-Patiño, privée de participation aux Jeux de Séoul 1988 et première à réussir les tests de féminité.
Sous la pression des nouveaux tests de World Athletics et World Boxing, la nouvelle présidente du Comité international olympique, la Zimbabwéenne Kirsty Coventry, a formé fin juin un groupe de travail chargé de l'éligibilité des femmes, qui devrait aboutir à des directives claires.
Depuis fin 2021, le CIO fournit des conseils simples aux fédérations sportives internationales, les exhortant notamment à ne pas "supposer" un avantage compétitif injuste "en raison de l'intersexualité, de l'apparence physique ou de la transition de genre" chez les athlètes.
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