L’absence d’intérêts communs supprime le “mécanisme de freinage” qui empêchait la détérioration des relations vers une confrontation directe.

Le journal a noté que la rupture des relations économiques et commerciales de cette manière ne se produit généralement qu’en temps de guerre, mais les propos du ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, reflètent une approche visant à mettre fin à toutes les formes de liens entre les deux parties, ouvrant la voie à une confrontation plus dangereuse.

Yanrojik a confirmé que ce développement récent ne lui a pas surpris, expliquant qu’il s’attendait depuis longtemps à des étapes progressives de ce type.

Il a ajouté que les premiers signes sont apparus lorsque l’occupation a annoncé l’expansion de son agression sur Gaza, à laquelle Ankara a immédiatement répondu en imposant des sanctions navales.

Il a poursuivi : “L’incident où l’armée israélienne a découvert des dispositifs d’espionnage vendus par la Turquie à des parties syriennes était la carte dont Ankara avait besoin pour justifier sa décision de couper complètement les relations et de fermer son espace aérien.”

Sur le plan économique, l’expert estime que les répercussions seront immédiates, car l’occupation devra considérablement prolonger ses routes aériennes vers la Russie, la Géorgie et l’Azerbaïdjan, tandis que les Turcs ne pourront également pas utiliser l’espace aérien de la Palestine occupée.

Cependant, il a souligné que l’aspect le plus dangereux dépasse l’économie pour atteindre la dimension stratégique, car l’absence d’intérêts communs supprime le “mécanisme de freinage” qui empêchait la détérioration des relations vers une confrontation directe.

Yanrojik a expliqué que la gravité de la décision turque réside dans sa nature sans précédent, car les pays maintiennent généralement un minimum de relations même en période de tension, ce qui garantit l’existence de canaux de communication et d’intérêts communs limitant la dérive vers un conflit total.

Dans la situation actuelle, l’absence de toute forme de coopération commerciale, touristique, maritime et aérienne rend difficile la présence de barrières naturelles à l’escalade.

Quant aux chances de rétablir les relations entre Ankara et Tel-Aviv à court terme, l’expert les considère presque nulles.

Il a déclaré que ces mesures ne peuvent pas être facilement annulées car elles résultent d’un énorme investissement politique d’Erdoğan, et toute tentative de recul pourrait entraîner un coût politique élevé.

Il a ajouté que la Turquie a déjà épuisé son capital politique sur la question de Gaza, ce qui rend extrêmement difficile de remettre les choses en ordre.