Beyrouth (Liban) (AFP) - La Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) a annoncé mercredi que des drones israéliens ont largué quatre bombes près de ses soldats dans une attaque qualifiée de "parmi les plus graves" contre ses forces depuis le cessez-le-feu de novembre.

La force a indiqué que l'armée israélienne a largué mardi matin "quatre bombes près des Casques bleus de la FINUL qui travaillaient à enlever des barrages routiers entravant l'accès à un site de l'ONU" dans le sud du Liban, près de la frontière israélienne.

Elle a ajouté qu'"une bombe est tombée à environ 20 mètres tandis que trois autres sont tombées à environ 100 mètres des soldats et véhicules de l'ONU".

Elle a souligné que "cette attaque fait partie des plus graves contre le personnel et les biens de la FINUL depuis l'accord de cessez-le-feu de novembre", qui a mis fin à plus d'un an d'affrontements entre Israël et le Hezbollah.

La France a pour sa part demandé "à garantir la protection des Casques bleus et la sécurité du personnel, des équipements et des locaux de l'ONU", dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères en réaction à l'attaque israélienne.

La force onusienne a indiqué dans son communiqué que l'armée israélienne était informée à l'avance de ses plans d'effectuer des travaux routiers "près de la Ligne bleue", qui sert de ligne de frontière avec Israël, au sud-est du village de Marwahin.

Elle a confirmé que mettre en danger la vie des Casques bleus constitue une violation de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU adoptée en 2006, qui a servi de base au cessez-le-feu de l'année dernière.

Elle a ajouté que "toute mesure mettant en danger les Casques bleus et leurs biens, et entravant leurs missions, est inacceptable et constitue une violation grave de la résolution 1701 et du droit international".

Le Qatar a condamné l'attaque israélienne contre la FINUL, la qualifiant de "violation grave des règles du droit international humanitaire", affirmant sa "pleine solidarité avec la République sœur libanaise dans les mesures qu'elle prend pour préserver sa sécurité et sa stabilité".

Le Conseil de sécurité de l'ONU a voté la semaine dernière pour prolonger le mandat de la FINUL une dernière fois jusqu'à la fin de l'année prochaine, en préparation de son retrait en 2027 après près de cinquante ans de déploiement dans le sud du Liban.

L'ambassadeur d'Israël auprès de l'ONU, Danny Danon, s'est félicité de cette décision, accusant la FINUL d'avoir échoué à empêcher le Hezbollah de "contrôler la région".

Cela intervient alors que les autorités libanaises se sont engagées à désarmer le Hezbollah avant la fin de l'année dans le cadre de la mise en œuvre du cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah conclu en novembre, sous pression américaine, et dans un contexte de crainte qu'Israël ne lance une nouvelle campagne militaire si les armes du Hezbollah soutenu par l'Iran ne sont pas désarmées.

Le gouvernement libanais doit tenir une séance au Conseil des ministres vendredi pour "présenter et discuter le plan de contrôle des armes" confié à l'armée libanaise en août.

L'accord de cessez-le-feu, négocié par les États-Unis, prévoyait le retrait du Hezbollah de la frontière, le monopole des armes par les forces légitimes libanaises, et le retrait d'Israël des points qu'elle avait pénétrés pendant le conflit.

Cependant, l'État hébreu a maintenu ses forces sur cinq hauteurs stratégiques et continue de mener des frappes quasi quotidiennes dans différentes régions du Liban, affirmant viser des dépôts d'armes du Hezbollah et ses dirigeants.

Une personne a été tuée mercredi lors d'une frappe israélienne sur la ville de Yater dans le sud du Liban, selon le ministère de la Santé.