La troisième vague de reconnaissances, notamment européennes, du droit du peuple palestinien à l’autodétermination représente un tournant stratégique et un résultat naturel de la justice de la cause palestinienne et de la résistance du peuple palestinien au sein des fractures anciennes du terrain national, s’étendant sur près de huit décennies face à un projet colonial caractérisé dès le départ par le remplacement et l’extermination sous le patronage exclusif britannique.
Ce qui est remarquable dans cette troisième vague de reconnaissances de l’État palestinien, c’est la position britannique. En tant que grande puissance héritière de l’empire colonial avec la plus grande expérience en Palestine et au Levant parmi les pays européens, la Grande-Bretagne a (moralement) rejoint la confirmation du droit des Palestiniens non seulement à un État indépendant mais à l’existence humaine sur la terre face à un projet d’éradication et de génocide.
Il est évident que tout historien neutre peut affirmer que le projet colonial sioniste en Palestine, représenté par l’État juif selon la formule de Herzl, ne se serait pas transformé en État selon la formule de Ben Gourion sans le parrainage absolu britannique. Ici, on peut souligner que le projet colonial britannique a créé les grandes prémisses intellectuelles et politiques permettant à l’organisation sioniste de déclarer, consolider et établir l’État juif sur la terre palestinienne.
L’ouverture du premier consulat britannique (1838) à Jérusalem s’inscrit dans le cadre de la lutte acharnée anglo-française après la campagne de Muhammad Ali Pacha, soutenue par la France, contre la Palestine et le Levant. L’intervention britannique aux côtés de l’État ottoman pour éliminer l’influence du gouverneur ottoman (Muhammad Ali Pacha) a permis à la Grande-Bretagne une ingérence directe dans les systèmes économique, culturel et religieux de nos terres. La création du British Palestine Exploration Fund (1865) a ouvert le pays à ce que l’on appelle les études toratique, adoptées par les premières formations sionistes/christiennes imaginant l’État juif au début de l’âge du fer, il y a 1200 ans avant J.-C.
La vision coloniale (suprémaciste) de l’homme blanc a culminé avec la déclaration Balfour au sommet de la Première Guerre mondiale, alors que le mouvement sioniste avait vingt ans d’existence. Ces vingt années ont vu la cristallisation et la maturation de l’alliance entre les projets sioniste et britannique.
Sous l’autorité du mandat britannique (1917-1948), l’organisation sioniste et l’Agence juive en tant que bras institutionnel du sionisme ont établi et consolidé l’autorité des immigrants juifs grâce à la charte du mandat, qui comprenait explicitement l’application de la déclaration Balfour. Ainsi, l’administration du pays s’est directement orientée vers la création de l’État juif. L’Agence juive a été officiellement autorisée à construire les institutions de l’État juif, y compris la force militaire (Haganah), d’une part, et à maximiser l’immigration juive et l’acquisition des terres disponibles, y compris 197 000 dunams de terres d’État issues du système foncier ottoman, propriété exclusive du peuple palestinien.
Dans le contexte des vagues d’immigration juive bénéficiant du patronage et du soutien britannique, la population de la Palestine atteignait environ 2 millions d’habitants, dont environ 550 000 immigrants juifs, soit moins d’un tiers de la population de la Palestine mandataire.
Il convient de noter que le gouvernement du mandat a édicté plusieurs centaines de lois, règlements et ordres militaires (lois d’urgence et lois martiales), ainsi que des lois civiles, économiques et éducatives discriminatoires, ce qui a épuisé le pays et violé ses sanctuaires ainsi que sa nature morale et humaine d’une manière sans précédent dans son histoire ancienne et moderne.
La grande révolte palestinienne de 1936 fut une expression morale et nationale globale pour mettre fin à cet état colonial qui a détruit le pays et l’a rendu vulnérable au projet sioniste.
La Grande-Bretagne a réalisé l’impossibilité pour le peuple palestinien de se soumettre et d’accepter l’État juif et l’autorité militaire du mandat, comme l’ont prouvé diverses commissions d’enquête. Elle a tenté de contenir le mouvement national palestinien en annonçant la formation de la commission Peel pour enquêter sur les causes de cette révolte, qui a recommandé la fin du mandat et le partage de la Palestine. Cela a été officiellement reflété dans le Livre blanc britannique de 1939, qui proposait le partage de la Palestine. Le projet de partage est devenu le projet international dans la résolution 181 de l’ONU après que la Grande-Bretagne ait renvoyé la question palestinienne aux Nations Unies.
La Grande-Bretagne a ensuite quitté le pays le 15/5/1948, le laissant ouvert à l’Agence juive, à l’armée Haganah et à d’autres milices sans aucune disposition politique pour préserver la sécurité en Palestine avant le départ de ses forces. La catastrophe et la Nakba furent les résultats inévitables des politiques coloniales au cours des trois décennies de ce mandat, non seulement en violation flagrante des valeurs humaines mais aussi du système de la Société des Nations d’abord et des lois des Nations Unies ensuite.
Il faut également noter que la Grande-Bretagne, ainsi que les pays européens actifs, ont nié toutes les lois internationales, y compris les résolutions 181 et 194, suivies d’un soutien absolu à l’expansion et à l’occupation de la partie restante de la Palestine en 1967, et ont continué à adopter la position israélienne considérant le mouvement national palestinien comme terroriste.
Nous considérons vraiment que le déclin de la reconnaissance par les pays européens du droit du peuple palestinien à l’autodétermination, y compris la Grande-Bretagne, surtout au cœur du massacre de Gaza, n’est qu’une valeur morale des peuples, forces et partis de ces pays, et une excuse gouvernementale tacite pour les catastrophes et calamités qui nous ont frappés et qui défient la compréhension humaine.
Il est temps, comme l’a dit le président français dans son discours lors de la conférence internationale, de triompher pour la justice et les droits humains et de sauver le peuple palestinien de cette mort, car l’effondrement moral de la communauté internationale en Palestine ramènera le monde à la loi de la jungle.
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