Le Bureau du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme a averti d’une détérioration de l’environnement des libertés publiques au Cameroun à l’approche des élections présidentielles prévues le 12 octobre, appelant les autorités à prendre des “mesures urgentes” pour garantir des élections libres, transparentes et inclusives.

Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, a déclaré dans un communiqué publié mardi que “un environnement sûr et propice à la promotion des droits de l’homme est une condition fondamentale pour tenir des élections pacifiques et crédibles”, exprimant son regret de l’absence d’un tel climat dans le pays.

Le communiqué a souligné une série de mesures considérées comme une restriction de l’espace civil et politique, notamment l’interdiction de rassemblements, la limitation des activités des partis d’opposition et la coupure d’une interview télévisée en direct avec une personnalité politique de premier plan le 7 août.

Il a également évoqué des menaces et intimidations à l’encontre de candidats de l’opposition et de leurs partisans, des inquiétudes quant à l’exclusion de personnalités politiques de la course présidentielle et des irrégularités dans l’enregistrement des électeurs.

Le 4 août, les forces de sécurité ont arrêté 53 partisans de l’opposition devant le siège du Conseil constitutionnel à Yaoundé lors de séances d’appel contre des décisions émises par l’organisme électoral, les accusant de “trouble à l’ordre public”, “rassemblement illégal” et “incitation à la rébellion”.

Bien qu’ils aient été libérés par la suite, Türk a souligné qu’ils “n’auraient pas dû être arrêtés en premier lieu” pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression et de réunion pacifique.

Le communiqué a noté que les autorités avaient suspendu les activités de trois organisations de la société civile et interdit deux autres en décembre dernier, imposant des restrictions sur les activités et le financement de certains groupes.

Türk a appelé le gouvernement à cesser de “réprimer le travail vital” des organisations de la société civile et des médias, et à prendre des mesures concrètes pour lutter contre les discours de haine, la désinformation et l’incitation à la violence, en ligne ou hors ligne, conformément au droit international des droits de l’homme.

Cette mise en garde de l’ONU intervient dans un climat politique tendu, avec des craintes que les restrictions imposées n’affectent la capacité des électeurs à exprimer librement leur volonté, ce qui pourrait avoir un impact sur l’intégrité de la prochaine élection présidentielle.