Le récent débarquement israélien dans la région du mont Al-Manea dans la campagne de Damas n’était pas une simple opération militaire ponctuelle, mais un indicateur d’escalade pouvant pousser la Turquie à tenter d’améliorer ses conditions dans les négociations de normalisation entre Damas et Tel-Aviv, faisant de son accord une condition essentielle pour tout règlement futur.
Quelques heures après le débarquement israélien, la Turquie a annoncé la suspension de son commerce avec Israël et la fermeture de son espace aérien aux avions israéliens.
Israël s’inquiète de l’influence croissante de la Turquie dans le sud de la Syrie et considère toute présence militaire turque permanente près du plateau du Golan comme une ligne rouge menaçant sa sécurité. Ankara estime qu’aucun accord de paix ne réussira ou ne durera sans prendre en compte ses intérêts, des garanties de sécurité à la présence continue de ses forces, cherchant également à jouer le rôle de garant de tout accord de paix aux côtés des États-Unis et de la Russie.
Turquie et Israël en Syrie : concurrence ou coopération ?
Le professeur de droit et relations internationales Samir Salha estime que la concurrence turco-israélienne pour l’influence en Syrie est « irréaliste », compte tenu des politiques fondamentalement différentes des deux pays. La Turquie coordonne directement avec plusieurs capitales arabes dans son projet de construction d’une « nouvelle Syrie », une coordination qui couvre tous les aspects.
Commentant le récent débarquement militaire israélien près de Damas, Salha a déclaré à “An-Nahar” que c’était « bien plus qu’une opération de renseignement limitée. Elle porte des messages politiques et militaires directs à plusieurs parties », notant que certains en Israël ont tenté de lier l’opération à Ankara, « mais cela est complètement illogique ».
Conditions israéliennes intransigeantes
Salha considère que les négociations syrélo-israéliennes sont très complexes et que les conditions d’Israël dépassent largement sa sécurité frontalière. Israël veut s’imposer sur la scène syrienne et imposer la normalisation à Damas sans faire de concessions, et rien ne garantit qu’elle quittera les territoires qu’elle occupe.
Concernant la position turque, il la juge « claire » dans la gestion du dossier syrien, Ankara « discute de ces questions avec Damas et Washington plus qu’avec la partie israélienne ». Cela parce que la Turquie est convaincue qu’Israël « n’est pas sérieuse » dans l’engagement d’un véritable dialogue sur le dossier syrien, se concentrant plutôt sur la manipulation contre Damas et Ankara, ne se contentant pas de jouer la carte druze dans le sud, mais tentant aussi d’utiliser les cartes kurde et alaouite.
Il estime que de nombreuses réponses résident dans les actions des États-Unis, et que le cours des événements attend deux événements régionaux et internationaux qui auront un impact sur le dossier syrien : le sommet mondial de la Chine à venir et les travaux de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York.
Contradiction avec le consensus régional et occidental
La scène régionale connaît des transformations radicales, selon l’expert des affaires israéliennes et syriennes Khaled Khalil, qui a déclaré à “An-Nahar” que de nouvelles lignes directrices pour un règlement sont en train d’être redéfinies après la chute du régime Assad en Syrie, dans un contexte de diminution de la concurrence précédente entre Israël et l’Iran et de recul du rôle russe.
Sous le régime Assad, les frappes israéliennes en Syrie se limitaient à cibler des sites iraniens dans le cadre de « règles d’engagement » strictes et définies, se produisant souvent la nuit pour éviter les pertes humaines. Mais après la chute du régime, la doctrine militaire israélienne a changé soudainement et rapidement, Israël justifiant ses actions par la peur de la montée d’un régime islamique à ses frontières, ce qui contredit le consensus régional et occidental soutenant la direction syrienne dirigée par Ahmed Al-Shara.
Cette escalade, en particulier les récentes attaques près de Damas, est considérée par Khalil comme un signe qu’Israël « nage à contre-courant, malgré les négociations politiques à Paris et Bakou ».
Aujourd’hui, Israël cherche à imposer sa supériorité dans la région via la scène syrienne, mais fait face à de nouveaux concurrents, non seulement la Turquie, mais aussi le consensus régional et international rejetant les politiques du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
Ces politiques, que Khalil qualifie de barbares, tentent d’exporter les crises internes d’Israël vers la région, comme cela s’est produit lors de la guerre génocidaire à Gaza et des frappes récentes contre le Hezbollah et l’Iran.
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