L’Afghanistan a déployé des forces spéciales pour secourir les victimes de deux séismes ayant fait plus de 1 400 morts, alors que le Programme alimentaire mondial avertit que l’aide alimentaire pourrait s’épuiser dans quatre semaines faute de financement et de soutien international.

Kaboul – Reuters

Mercredi, l’Afghanistan a parachuté des forces spéciales pour sauver les survivants piégés sous les décombres dans des zones dévastées par deux séismes cette semaine, qui ont causé la mort de plus de 1 400 personnes. Le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies a averti que l’aide alimentaire aux victimes s’épuiserait bientôt sans financement urgent.

Des dizaines de forces spéciales sont parachutées dans des zones où les hélicoptères ne peuvent pas atterrir, afin d’aider à transporter les blessés vers des lieux sûrs dans ce que les groupes de secours décrivent comme une course contre la montre pour sauver les personnes coincées sous les décombres.

Le PAM a également averti mercredi que le temps presse pour les survivants des séismes dévastateurs dans les régions reculées de l’est du pays pauvre.

John Elif, directeur du PAM en Afghanistan, a déclaré que le programme dispose de financements et de stocks suffisants pour seulement les quatre prochaines semaines.

Il a ajouté : « Quatre semaines ne suffisent même pas à répondre aux besoins de base et essentiels des populations touchées par le séisme, sans parler d’aider les victimes à reconstruire leur vie. »

Les données financières des Nations Unies indiquent que le financement du PAM pour l’Afghanistan cette année est légèrement inférieur à 300 millions de dollars, en baisse par rapport à 1,7 milliard en 2022, la première année complète du régime taliban.

Les ressources pour les opérations de sauvetage et d’aide sont rares dans ce pays de 42 millions d’habitants, qui souffre de la guerre, de la pauvreté et d’un soutien en déclin. L’Afghanistan a reçu une aide mondiale limitée après la catastrophe.

Le premier séisme, d’une magnitude de 6, a frappé les régions de Kunar et Nangarhar vers minuit dimanche, avec un épicentre à 10 kilomètres de profondeur, causant des destructions importantes. C’est l’un des séismes les plus violents qu’ait connus l’Afghanistan ces dernières années.

Le second séisme, de magnitude 5,5 mardi, a provoqué la panique et entravé les efforts de secours, des glissements de rochers des montagnes bloquant les routes menant aux villages dans des zones isolées.

L’administration talibane a annoncé que le nombre de morts avait atteint 1 457, avec 3 394 blessés et plus de 6 700 maisons détruites, tandis que l’ONU a averti que ce chiffre pourrait augmenter avec des personnes encore coincées sous les décombres.

Ehsanullah Ehsan, chef de la gestion des catastrophes à Kunar, a déclaré par message texte : « Un camp a été établi pour coordonner la distribution des fournitures et de l’aide d’urgence via des comités de services et de secours. » Il a indiqué que deux centres supervisent le transport des blessés, l’enterrement des morts et le sauvetage des survivants.

Elif a déclaré : « Ce dont nous avons vraiment besoin, c’est d’un soutien aérien et d’hélicoptères. Le PAM disposait d’un hélicoptère il y a quelques mois… mais malheureusement, les coupes budgétaires ont mis fin à sa présence. »

L’Afghanistan a été fortement affecté par les réductions de financement de l’aide étrangère décidées par l’ancien président américain Donald Trump, l’isolement du pays s’accentuant en raison de la frustration des donateurs face aux politiques strictes des talibans envers les femmes et aux restrictions imposées aux travailleurs humanitaires.