Trois ans après l’attaque contre les pipelines Nord Stream, le Premier ministre polonais Donald Tusk a annoncé son opposition à l’extradition d’un des suspects détenus en Pologne.

Lors de sa visite actuelle en Lituanie, Tusk a déclaré : « Il est certain que porter des accusations contre ce citoyen ou l’extrader vers un autre pays ne sert pas les intérêts de la Pologne, ni ne correspond à un sentiment d’intégrité et de justice ».

Plus tard, le Premier ministre polonais a écrit sur la plateforme X : « Le problème avec Nord Stream 2 n’est pas qu’il a été détruit, mais qu’il a été construit. »

La Pologne s’était opposée à la construction de ce pipeline dès le départ, avertissant depuis des années que la Russie augmenterait la dépendance de l’Europe aux approvisionnements russes en gaz et mettrait sous pression les pays traversés par le pipeline.

La semaine dernière, les autorités polonaises ont arrêté à Brzozów l’Ukrainien Volodymyr Z., recherché par l’Allemagne sur la base d’un mandat d’arrêt européen. Un tribunal polonais a ordonné sa détention provisoire pour 40 jours, période durant laquelle les autorités polonaises étudieront les dossiers transmis par l’Allemagne, avant qu’un tribunal polonais ne décide de son extradition vers l’Allemagne.

Selon le bureau du procureur fédéral à Karlsruhe, cet homme de 46 ans est un plongeur professionnel soupçonné d’avoir fait partie du groupe ayant placé des explosifs sur les pipelines Nord Stream près de l’île de Bornholm. On pense qu’il a participé aux opérations de plongée nécessaires à l’exécution du sabotage.

Le procureur allemand l’accuse d’avoir participé collectivement à la détonation d’explosifs et d’avoir commis un acte de sabotage contraire à la constitution.

L’attaque à l’automne 2022 a suscité une grande agitation mondiale, plusieurs explosions ayant gravement endommagé les pipelines au point qu’il est devenu impossible de faire transiter du gaz par ceux-ci. Les explosions ont été enregistrées près de l’île de Bornholm, et peu après, quatre fuites ont été découvertes dans trois des quatre tuyaux des deux pipelines.

Nord Stream 1 transportait le gaz russe vers l’Allemagne, tandis que Nord Stream 2 n’était pas encore en service en raison de la guerre russe contre l’Ukraine.