Est-ce que l’histoire retiendra que le lundi 13 octobre 2025, un accord a été signé dans la ville égyptienne de Charm el-Cheikh déclarant la fin de la “guerre de génocide” menée par Israël contre la bande de Gaza au cours des deux dernières années, qui a fait plus de 70 000 morts palestiniens, des milliers de blessés et de disparus, et détruit tous les moyens de subsistance des Palestiniens ?

Cette question reflète une tragédie qui dure depuis 77 ans, marquée uniquement par des guerres, des meurtres, des destructions, des expansions, une judaïsation, la privation de droits, la violation des droits de l’homme et le non-respect de toutes les lois et chartes internationales.

Par conséquent, le monde entier, et particulièrement le monde arabe, attend avec espoir que ce qui a été signé à Charm el-Cheikh soit le début d’un processus de paix et une étape vers la fin des souffrances, plaçant la région sur la voie d’un règlement historique qui assure la sécurité, la paix et la justice.

Ibn Khaldoun a dit : “L’histoire en apparence n’est que narration, mais en son essence, c’est observation et investigation.” Ce qui a été accompli jusqu’à présent est une narration et une déclaration, tandis que son essence reste inconnue dans le domaine de l’invisible jusqu’à ce que les positions deviennent claires et que les véritables intentions derrière cet accord apparaissent, surtout qu’une partie directe, Israël, ne cache pas ses intentions d’être le vainqueur et est prête à traduire sa “victoire” par des positions plus extrêmes qui sapent tout ce qui a été annoncé dans l’accord.

Une autre partie indirecte, les États-Unis, voit la paix du point de vue israélien et considère l’accord comme une “victoire spectaculaire pour Israël et le monde… et l’aube d’un Moyen-Orient historique nouveau”, comme l’a déclaré le président américain Donald Trump hier au Parlement israélien.

Ce “nouveau Moyen-Orient” est-il celui que Benjamin Netanyahu a appelé à travers sa guerre contre Gaza, le Liban, la Syrie et le Yémen au cours des deux dernières années ? Ou est-ce un nouveau Moyen-Orient où la région jouit d’une sécurité et d’une paix durables et globales, et où la justice est réalisée par la mise en œuvre des résolutions de l’ONU, notamment la création d’un État palestinien indépendant reconnu par le monde, mettant ainsi fin au “cauchemar… et faisant de la paix une réalité et non un simple espoir”, comme l’a dit Trump lui-même ?

Nous sommes à un moment charnière de l’histoire de la région : soit nous nous rapprochons d’une paix véritable, où Israël et ses alliés réalisent que l’escalade continue ne peut conduire à des gains durables, et que les guerres ne leur assureront pas la sécurité même s’ils possèdent les armes les plus avancées, soit nous entrons dans un jeu de “gestion de crise” au lieu de la résoudre, ce qui signifie contrôler le rythme du conflit et maintenir la région instable entre calme et confrontation.

Il est important de noter que le président Trump, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, son homologue turc Recep Tayyip Erdoğan et l’émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad Al Thani, ont signé le document global concernant Gaza lors d’un sommet réunissant plusieurs dirigeants arabes et étrangers. Le président américain l’a décrit comme un “document très complet qui clarifiera les règles et règlements”, ajoutant : “En fin de compte, nous avons trouvé une solution à ce problème qui dure depuis plus de trois mille ans… c’était peut-être l’un des conflits les plus difficiles au monde”, mais il n’a pas précisé les règles et règlements dont il parlait, ni si la solution s’arrêterait à Gaza ou s’étendrait à l’ensemble de la question palestinienne.