Dès l’annonce par l’armée israélienne de l’entrée en vigueur de l’accord de cessez-le-feu à Gaza, les déplacés se sont précipités pour retourner à leurs domiciles.

Conditions catastrophiques

Cependant, les défis ne sont pas du tout faciles. Le maire de Khan Younis, Alaa al-Din al-Batta, a confirmé que 85 % de la gouvernorat est détruit.

Il a ajouté lors d’une conférence de presse retransmise par le bureau médiatique de la municipalité qu’il y a 400 000 tonnes de décombres à enlever des rues de la ville, accumulées suite à la destruction des habitations, bâtiments et projets économiques. Il a révélé le lancement de 9 équipes sur le terrain pour ouvrir les rues, nécessitant toutes des équipements lourds en raison de la grande quantité de décombres bloquant les routes.

Il a également indiqué que 300 kilomètres des réseaux d’eau de la ville sont détruits, et 75 % du réseau d’égouts est endommagé. Il a mentionné le nivellement et la destruction de 206 000 mètres linéaires, soit 82 % du réseau routier total, et 296 000 mètres linéaires du réseau d’approvisionnement en eau ont été endommagés totalement ou partiellement, ce qui a entraîné leur mise hors service, soit 86 % du réseau total.

De plus, 36 puits d’eau sont complètement hors service, certains fonctionnant actuellement à capacité partielle. Il a expliqué que trois réservoirs d’eau centraux ont été détruits et sont hors service.

Il a précisé que la municipalité doit aujourd’hui gérer plus de 350 000 tonnes de déchets accumulés dans des décharges temporaires près des centres d’hébergement et des déplacés, après l’arrêt du système de collecte des déchets en raison de la fermeture de la décharge centrale à l’est de Khan Younis à cause de la guerre, ce qui a conduit au recours à des décharges temporaires parmi les habitants.

Al-Batta a appelé la communauté internationale et les organisations mondiales à fournir d’urgence aux municipalités du secteur les machines et équipements nécessaires, notamment dans les secteurs de l’eau, des égouts et de la propreté, appelant à une intervention immédiate pour introduire des bulldozers et des engins lourds afin de retirer les décombres et ouvrir les rues.

Il a également demandé de fournir aux municipalités le carburant nécessaire pour faire fonctionner les installations sanitaires et hydrauliques afin d’éviter une aggravation de la crise humanitaire due à la destruction des secteurs de services essentiels.

Par ailleurs, la porte-parole du Croissant-Rouge palestinien, Nibal Farsakh, a déclaré que l’entrée rapide d’aides alimentaires et médicales est devenue une nécessité urgente.

Elle a également appelé via Al Arabiya/Al Hadath à accélérer les opérations d’évacuation des blessés et des malades.

80 % du secteur détruit

Il convient de noter que le conseiller médiatique de l’UNRWA, Adnan Abu Hasna, a confirmé à Al Arabiya/Al Hadath que 80 % du secteur de Gaza est détruit presque totalement ou partiellement.

Le porte-parole de la défense civile à Gaza, Mahmoud Basal, a annoncé hier soir qu’environ “200 000 citoyens sont retournés au nord”.

Cela est intervenu quelques heures après l’annonce par l’armée israélienne, vendredi après-midi, de l’entrée en vigueur du cessez-le-feu et de la fin du repositionnement de ses forces dans plusieurs zones du secteur, conformément aux accords précédemment conclus lors des négociations tenues à Charm el-Cheikh, en Égypte. L’armée s’est retirée des quartiers de la ville de Gaza à l’exception du quartier de Shujaiya et a empêché les Palestiniens de retourner à Beit Hanoun et Beit Lahia au nord, ainsi qu’à Rafah et à l’est de Khan Younis au sud.