L’or a franchi le seuil de 4000 dollars l’once mercredi, atteignant un niveau record, poussé par les investisseurs cherchant un refuge sûr dans un contexte d’incertitude économique et géopolitique croissante, ainsi que par les attentes d’une nouvelle baisse des taux d’intérêt par la Réserve fédérale américaine.

L’or au comptant a augmenté de 0,5 % pour atteindre 4002,53 dollars l’once à 02h13 GMT. Les contrats à terme américains sur l’or pour livraison en décembre ont progressé de 0,7 % à 4034,07 dollars l’once.

L’or est généralement considéré comme une réserve de valeur en période d’instabilité. L’or au comptant a augmenté de 52 % depuis le début de l’année après une hausse de 27 % en 2024.

Selon Tai Wong, un négociant indépendant en métaux, « il y a actuellement beaucoup de confiance dans ce commerce au point que le marché attendra le prochain grand chiffre, soit 5000, avec la probabilité que la Réserve fédérale continue de baisser les taux d’intérêt ».

Il a ajouté : « Il y aura quelques obstacles en cours de route, comme une trêve permanente au Moyen-Orient ou en Ukraine, mais il est peu probable que les moteurs fondamentaux du commerce — la dette énorme et croissante, la diversification des réserves et la faiblesse du dollar — changent à moyen terme. »

Ray Dalio, fondateur de Bridgewater Associates, a affirmé que les investisseurs devraient allouer jusqu’à 15 % de leurs portefeuilles d’investissement à l’or, même si le métal précieux atteint son plus haut niveau historique en dépassant les 4000 dollars l’once.

Dalio a déclaré mardi lors d’un forum économique à Greenwich, Connecticut : « L’or est un excellent diversificateur de portefeuille. D’un point de vue de l’allocation stratégique d’actifs, vous voudrez probablement avoir environ 15 % de votre portefeuille d’investissement en or… car c’est l’un des actifs qui performe très bien lorsque les actifs principaux du portefeuille baissent. »

L’investisseur milliardaire a comparé l’environnement actuel à celui du début des années 1970, lorsque l’inflation, les dépenses publiques massives et les lourdes charges de la dette ont érodé la confiance dans les actifs papier et les monnaies fiduciaires.

Il a déclaré : « C’est comme au début des années 70… où placez-vous votre argent ? » Il a ajouté : « Lorsque vous gardez votre argent et le placez dans un instrument de dette, et qu’il y a cette offre de dettes et d’instruments de dette, ce n’est pas un magasin efficace de richesse. »

La recommandation de Dalio contraste avec les conseils traditionnels des conseillers financiers concernant les portefeuilles d’investissement, qui recommandent généralement aux clients de détenir principalement des actions et quelques obligations dans un rapport 60-40. Les actifs alternatifs comme l’or et d’autres matières premières sont généralement suggérés pour représenter un faible pourcentage à un chiffre unique de tout portefeuille d’investissement en raison de leur faible rendement.

Dalio a déclaré que l’or est une couverture exceptionnelle en période de détérioration monétaire et d’incertitude géopolitique.

Il a ajouté : « L’or est le seul actif que l’on peut posséder sans dépendre de quelqu’un d’autre pour vous payer. »

Jeffrey Gundlach, PDG de DoubleLine Capital, a récemment recommandé d’augmenter la pondération de l’or — jusqu’à 25 % dans le portefeuille — estimant que l’or continuera de se démarquer face aux pressions inflationnistes et à la faiblesse du dollar.

Une combinaison de facteurs tels que l’augmentation des achats des banques centrales, le regain d’intérêt pour les ETF adossés à l’or, la faiblesse du dollar et la forte demande des particuliers ont renforcé la montée du métal jaune.

La fermeture du gouvernement américain est entrée dans son septième jour mardi, retardant la publication d’indicateurs économiques clés et obligeant les investisseurs à se fier à des données secondaires non gouvernementales pour anticiper le calendrier et l’ampleur des baisses des taux d’intérêt.

Les investisseurs s’attendent désormais à une baisse des taux de 25 points de base lors de la réunion de la Réserve fédérale ce mois-ci, suivie d’une autre baisse de 25 points de base en décembre.

De plus, les troubles politiques en France et au Japon ont accru la demande pour le métal jaune considéré comme une valeur refuge.

Les analystes affirment qu’une « peur de rater l’occasion » alimente également la hausse.

Giovanni Stonovo, analyste chez UBS, a déclaré : « Ce que nous voyons maintenant, c’est que les investisseurs achètent de l’or malgré la hausse des prix, ce qui renforce sa dynamique. »

L’argent au comptant a augmenté de 0,5 % à 48,03 dollars l’once, le platine a progressé de 2,2 % à 1653,21 dollars et le palladium a grimpé de 1,3 % à 1355,32 dollars.