La France, premier producteur de blé de l’Union européenne, risque d’enregistrer le plus important stock de blé depuis plus de 20 ans, après une forte baisse de la demande extérieure de l’Algérie et de la Chine. Cette situation menace les opportunités d’exportation malgré les tentatives des commerçants de profiter du ralentissement des expéditions russes pour augmenter les ventes vers d’autres marchés, selon un rapport publié par l’agence Reuters le 13 octobre.
Les analystes expliquent que la forte contraction des exportations françaises vers l’Algérie et la Chine au cours de l’année écoulée, due aux tensions diplomatiques avec l’Algérie et à la réduction des importations globales de céréales par la Chine, a conduit à un excédent annuel d’environ 4 millions de tonnes sur le marché français.
Le rapport souligne que l’abondance des approvisionnements mondiaux, conjuguée à une demande faible, a fait chuter les prix du blé tendre européen à leur plus bas niveau en cinq ans, augmentant la pression sur les agriculteurs français qui font face à une concurrence croissante des producteurs à faible coût d’Europe de l’Est.
Maxence Devillier de la société Argus, spécialisée dans l’analyse des matières premières, a déclaré : « Le gros problème est qu’il n’existe pas de véritable alternative au marché algérien », soulignant que la perte de ce marché traditionnel a laissé un vide difficile à combler.
La saison dernière, l’impact de la baisse était moins visible en raison d’une récolte faible, les exportations françaises de blé tendre vers les pays hors UE étant tombées à 3,5 millions de tonnes, soit leur plus bas niveau depuis le début du siècle.
Pour la saison 2025/2026, les exportations devraient augmenter entre 7 et 8 millions de tonnes grâce à l’amélioration des récoltes et au ralentissement de la concurrence russe, mais cette hausse ne suffira pas à absorber l’excédent de production. Les analystes estiment que les stocks français pourraient atteindre environ 3,5 à 4 millions de tonnes, un niveau jamais vu depuis 21 ans.
Le début de la nouvelle saison en juillet a vu une performance positive du blé français, bénéficiant de ses prix compétitifs, tandis que la Russie, premier exportateur mondial, a connu un démarrage difficile de sa récolte.
Selon les données du marché, les exportateurs français ont vendu environ 200 000 tonnes de blé en août, suivies d’une augmentation notable des ventes en septembre, avec des expéditions rares vers le Bangladesh et la Thaïlande.
Au Maroc, principal marché français hors UE, Paris a profité des perturbations des expéditions russes pour enregistrer de solides ventes. L’Association française des céréales (Intercéréales) prévoit une hausse des exportations de blé tendre vers le Maroc à 3,5 millions de tonnes cette saison, contre seulement 1,5 million de tonnes en 2024/2025.
Quant à l’Indonésie, l’un des plus grands importateurs mondiaux de blé, elle pourrait représenter un débouché supplémentaire pour le blé français une fois la licence d’exportation suspendue renouvelée, selon des opérateurs.
Les analystes de Reuters estiment que ces évolutions pourraient redessiner la carte des exportations de céréales européennes en 2026, alors que la France fait face à une double pression due à la baisse de la demande extérieure et à l’augmentation de la production locale, ce qui la place devant le défi de gérer un excédent historique qui pourrait affecter les prix agricoles dans toute l’Union européenne.
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