Un camp de déplacés à Khan Younis, au sud de Gaza (AFP)
Des Palestiniens à Gaza ont exprimé des doutes sur la sincérité du plan annoncé lundi par le président américain Donald Trump pour mettre fin à la guerre entre l’État hébreu et le Hamas dans la bande côtière, dont les habitants subissent depuis deux ans les ravages des bombardements et de la destruction.
Ibrahim Joudeh, 39 ans, a déclaré à l’AFP depuis sa tente dans la région d’Al-Mawasi au sud de la ville de Khan Younis dans le sud de la bande de Gaza : « Il est clair que ce plan n’est pas réaliste. Il a été formulé dans des conditions que les États-Unis et Israël savent que le Hamas n’acceptera jamais. »
Le programmeur informatique déplacé de Rafah, ville du sud de la bande détruite lors d’une opération militaire israélienne débutée en mai, a ajouté que le plan n’offre aucune perspective réelle de fin de la guerre.
« Cela signifie pour nous la poursuite de la guerre et de la souffrance. Nous voulons la fin de la guerre. »
Abu Mazen Nassar, 52 ans, déplacé de la ville de Beit Lahia au nord de la bande et vivant à Deir al-Balah au centre de la bande, a estimé que la proposition américaine vise uniquement à obtenir la libération des otages israéliens.
« Tout cela est une manipulation… Que signifie remettre tous les prisonniers sans garanties officielles pour arrêter la guerre ? Nous, en tant que peuple, n’accepterons pas cette farce, Trump et Netanyahou nous mentent », a-t-il déclaré.
Il a ajouté : « Quelle que soit la décision du Hamas maintenant concernant l’accord, il est trop tard. »
Il a poursuivi : « Le Hamas nous a perdus et nous a noyés dans le déluge qu’il a créé », en référence à l’attaque sans précédent lancée par le mouvement palestinien sur le sud d’Israël le 7 octobre 2023 sous le nom de « Déluge d’Al-Aqsa », à laquelle l’État hébreu a répondu par une guerre dévastatrice qui se poursuit.
Une lueur d’espoir
En revanche, Anas Surour, 31 ans, a exprimé son espoir de voir la guerre se terminer. « Malgré tout ce que nous avons traversé et perdu dans cette guerre… j’ai encore de l’espoir », a-t-il dit.
L’homme, qui travaille comme vendeur ambulant dans la région d’Al-Mawasi où il a été déplacé depuis Khan Younis, a ajouté : « Aucune guerre ne dure éternellement. Dieu voulant, il y aura un moment de joie qui nous fera oublier notre douleur et notre souffrance. »
Mais cet espoir n’est pas partagé par Najwa Muslim, 29 ans, déplacée de la ville de Gaza vers la région d’Al-Zawayda au centre de la bande.
« Je n’ai pas seulement perdu espoir dans l’accord, mais j’ai perdu espoir dans la vie. Nous sommes tous prisonniers sous occupation, sous le feu et sous l’impuissance », a déclaré la jeune femme.
Elle a ajouté avec regret : « S’il y avait une réelle volonté d’arrêter la guerre, ils n’auraient pas attendu tout ce temps… C’est pourquoi je ne crois aucun mot. »
La native de la ville, soumise à de violents bombardements israéliens, a expliqué : « Même si une trêve est conclue ou que la guerre s’arrête cette fois, le retour à Gaza ne sera pas comme avant car Gaza est devenue un tas de ruines. Mon cœur brûle en la voyant détruite. Ils ont coupé tous les moyens de vie là-bas. »
Lundi, environ 30 Palestiniens ont été tués dans des bombardements israéliens sur la bande de Gaza, dont 20 dans la seule ville de Gaza, selon la défense civile dans la bande.
Le plan publié par la Maison Blanche prévoit un cessez-le-feu immédiat, et qu’après 72 heures d’approbation publique par Israël, tous les otages détenus dans la bande de Gaza soient libérés, suivis par la libération par Israël de prisonniers palestiniens condamnés à perpétuité.
Il stipule également que Gaza soit démilitarisée et gouvernée par un comité de transition composé de technocrates palestiniens et d’experts internationaux sous la supervision d’un conseil d’administration présidé par Trump, sans aucun rôle pour le Hamas.
Dans la ville de Gaza, Mohammed Al-Beltaji, 47 ans, a déclaré : « Comme d’habitude, Israël accepte puis le Hamas refuse, ou l’inverse. Tout cela est un jeu, et c’est nous, le peuple, qui payons le prix. »
L’attaque du Hamas le 7 octobre 2023 a fait 1 219 morts, principalement des civils, selon le décompte de l’AFP basé sur des chiffres officiels israéliens.
Les assaillants ont également kidnappé 251 otages qu’ils ont emmenés dans la bande de Gaza où 47 d’entre eux sont toujours détenus, dont 25 que l’armée israélienne dit être décédés.
La campagne militaire israélienne intense et continue sur la bande de Gaza en réponse à l’attaque a tué 66 055 personnes, principalement des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé dirigé par le Hamas, considérés fiables par l’ONU.
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