Les dernières données sur la capacité à posséder un bien immobilier dans le monde révèlent une disparité notable entre les pays, avec le Sultanat d’Oman et l’Arabie Saoudite en tête des pays les moins chers. Dans ces deux pays, il faut environ 3,1 années de revenu annuel pour acheter un bien immobilier. En comparaison, ce ratio est de 3,3 ans aux États-Unis et monte à 5,2 ans au Qatar. Parmi les pays les plus chers, la Syrie domine la liste mondiale avec 115 années de revenu nécessaires pour posséder une maison, suivie de Cuba (48 ans), de l’Éthiopie (47,1 ans) et du Cameroun (46,6 ans).

Causes du faible coût de l’immobilier dans le Golfe

L’expert immobilier Safi Nassar a déclaré à “An-Nahar” : « Ces résultats reflètent un ensemble de facteurs économiques ; Oman et l’Arabie Saoudite disposent d’économies relativement fortes et stables. Oman s’appuie sur le pétrole, le gaz et le commerce, avec une population limitée et une monnaie forte (le rial omanais équivaut à environ 2,7 à 2,8 dollars), ce qui maintient l’équilibre entre l’offre et la demande et limite l’inflation sur le marché immobilier. L’Arabie Saoudite connaît une large ouverture économique dans le cadre de la Vision 2030, ce qui stimule l’investissement étranger et augmente progressivement la demande, ce qui pourrait entraîner à l’avenir une baisse du pouvoir d’achat par rapport au niveau actuel. »

Impact des politiques économiques et de l’ouverture aux investissements

Nassar souligne que l’ouverture de la propriété aux étrangers en Arabie Saoudite aura un impact direct sur les prix, car une augmentation de la demande et des investissements étrangers est attendue, ce qui pourrait faire grimper les prix de l’immobilier à moyen et long terme.

En Oman, Nassar estime que l’absence de grands plans d’expansion économique similaires à ceux de l’Arabie Saoudite ou des Émirats rend le marché immobilier plus stable et moins sujet aux fluctuations des prix, notant que la demande croît de manière « organique » en interne, loin des spéculations extérieures.

Impact du marché immobilier sur l’économie

En revanche, certains pays comme les Émirats arabes unis — notamment Dubaï — dépendent fortement du marché immobilier et du tourisme comme piliers économiques, ce qui rend les prix plus sensibles aux fluctuations dues à la demande extérieure. Nassar ajoute : « La hausse des prix de l’immobilier entraîne une augmentation du coût de la vie et des loyers, qu’ils soient résidentiels ou commerciaux, ce qui se répercute directement sur l’inflation et affecte l’économie dans son ensemble, des prix des biens de première nécessité à l’éducation et aux soins de santé. »

En conclusion, les données montrent que la capacité à posséder un bien immobilier est étroitement liée aux politiques économiques, à l’ouverture aux investissements étrangers et à la valeur de la monnaie locale. Alors qu’Oman et l’Arabie Saoudite bénéficient actuellement de prix immobiliers relativement bas, les changements économiques à venir, notamment en Arabie Saoudite, pourraient redessiner le paysage immobilier dans les années à venir.