En octobre 2015, Tony Blair s’est excusé dans une interview accordée à CNN pour ses “erreurs” lors de la guerre en Irak et a reconnu “des éléments de vérité” dans l’opinion selon laquelle l’invasion a favorisé la montée de l’État islamique, mais il n’a pas retiré son soutien aux États-Unis ni présenté d’excuses à leur égard.
Le nom de l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair est de nouveau apparu comme une figure centrale dans le monde arabe avec le “plan de paix” du président Donald Trump pour mettre fin à la guerre à Gaza, comprenant 20 clauses. L’une d’elles prévoit la création d’un organe de surveillance international appelé “Conseil de la paix”, présidé par Trump lui-même, avec Blair comme membre et partenaire. Les deux dirigeants superviseraient un comité palestinien technocratique et non politique qui gouvernerait Gaza après le retrait du Hamas.
Plusieurs rapports ont vu dans l’annonce de Trump un nouveau pouvoir et une nouvelle influence pour Blair dans le monde arabe, où il n’a jamais vraiment cessé d’être présent, même après sa démission en 2007 suite à une baisse de popularité liée à son soutien à l’invasion américaine de l’Irak en 2003. Le journal israélien Yedioth Ahronoth a déclaré que Blair est revenu dans la région comme s’il ne l’avait jamais quittée. Qui est donc ce personnage qui est resté une présence constante au Moyen-Orient ?
Blair est né en 1953 à Édimbourg, a été éduqué à l’université d’Oxford, puis est devenu avocat. En 1983, il a été élu député du Parti travailliste pour la circonscription de Sedgefield.
Il s’est fait connaître comme un orateur habile du Parti travailliste, utilisant ses talents d’orateur pour accroître sa popularité auprès des électeurs sur plusieurs dossiers locaux, devenant finalement le candidat idéal pour diriger le parti après la mort soudaine du leader de l’époque, John Smith.
En 1997, le Parti travailliste a remporté une victoire écrasante aux élections législatives, faisant de Blair, à 43 ans, le plus jeune Premier ministre britannique depuis Lord Liverpool en 1812.
Au début du millénaire, Blair a renouvelé son mandat deux fois après les événements du 11 septembre 2001, mais a connu une période de leadership turbulente. Son soutien militaire à la “guerre contre le terrorisme” des États-Unis en Afghanistan sous le président George W. Bush, ainsi que l’invasion de l’Irak en 2003 pour renverser l’ancien président Saddam Hussein sous prétexte d’empêcher la prolifération d’armes de destruction massive, ont suscité des inquiétudes au sein de son parti et contribué à la baisse de sa popularité après l’échec de Londres à prouver l’existence de ces armes, ce qui a finalement conduit à sa démission en 2007.
Le journal britannique The Guardian a rapporté qu’à l’époque, Blair ne réalisait pas l’ampleur de l’impact de ses interventions étrangères sur la politique britannique. Il a cité qu’en date du 28 avril 2003, quelques semaines après la chute de Bagdad, Sir John Scarlett, chef du Comité conjoint du renseignement, est entré dans le bureau du secrétaire de presse de Blair, Alastair Campbell, et lui a demandé : “À quel point cela sera-t-il difficile s’il s’avère que nous n’avons trouvé aucune preuve du programme d’ADM de Saddam ?”
Bien que la réponse fût claire, Blair n’avait pas prévu que cette expérience créerait une crise de confiance populaire durable parmi les dirigeants successifs du Parti travailliste et les agences de renseignement, paralysant le processus d’autorisation de l’usage de la force à l’étranger.
Blair a fait face à des accusations de crimes de guerre en Irak de la part de plusieurs personnalités, dont l’ancien Premier ministre malaisien Mahathir Mohamad.
En octobre 2015, il s’est excusé dans une interview avec CNN pour ses “erreurs” dans la guerre en Irak et a reconnu “des éléments de vérité” dans l’opinion selon laquelle l’invasion a favorisé la montée de l’État islamique, mais il n’a pas retiré son soutien aux États-Unis ni présenté d’excuses.
Après sa démission, il a été immédiatement nommé envoyé au Moyen-Orient dans le cadre du Quartet, qui comprend les Nations Unies, les États-Unis, l’Union européenne et la Russie. Sa mission était de soutenir la construction des institutions palestiniennes, de promouvoir le développement économique et de coordonner les réformes en matière de sécurité et de gouvernance.
Bien qu’il ait démissionné en 2015, il a maintenu des liens étroits dans le monde arabe et n’a jamais quitté la région. Il a travaillé comme conseiller après avoir fondé “l’Institut Blair”, qui aurait généré des profits importants, voire énormes. The Guardian indique que l’ancien Premier ministre britannique a exploité sa position au sein du Quartet pour créer un réseau “opaque” d’intérêts s’étendant des Émirats arabes unis au Kazakhstan et aux États-Unis.
En 2011, Blair a négocié entre l’Arabie saoudite et la Chine un accord au profit de la société “PetroSaudi”, détenue par le prince Turki bin Abdullah, fils du défunt roi saoudien Abdallah ben Abdelaziz, en échange de 41 000 livres sterling mensuelles versées à sa société et d’une commission de 2 % sur tout contrat qu’il a aidé à conclure, estimée à plusieurs millions de livres.
Le Telegraph estime qu’il a conseillé Riyad dans le cadre d’accords d’une valeur allant jusqu’à 9 millions de livres, ainsi que les Émirats arabes unis, qui lui ont alloué d’importantes sommes provenant de leur fonds souverain.
De plus, des rapports du Sunday Times révèlent que Blair a été nommé conseiller du prince héritier Mohammed ben Salmane après l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi au consulat saoudien à Istanbul en 2018, un incident dans lequel le prince héritier a été accusé d’implication malgré son déni. Les sources confirment que Blair soutient et participe au programme “Vision 2030” de l’Arabie saoudite.
Le président égyptien Abdel Fattah el-Sissi a également bénéficié de l’expertise politique de Blair. Campbell affirme que ce dernier a accepté de conseiller le président égyptien, arrivé au pouvoir après un coup d’État militaire, dans le cadre d’un programme financé par les Émirats arabes unis via une société d’investissement au Caire.
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