Le site Drop Site News a révélé que des journalistes américains chevronnés participent à un programme de bourse journalistique établi pour promouvoir la propagande israélienne après le début de la guerre génocidaire sur la bande de Gaza.

La journaliste bien connue Jackie Karsch, qui soutient le récit israélien, a lancé cette bourse après l’opération Déluge d’Al-Aqsa le 7 octobre 2023, avec le soutien de la Fédération juive de Los Angeles, dans le but de “combattre la désinformation sur Israël”, selon ses dires. La bourse, qui a suscité des critiques pour son alignement avec une agenda pro-israélien, comprend des journalistes de grands médias tels que The New York Times et CNN.

Alors que Karsch insistait sur l’importance du “journalisme basé sur des preuves”, elle n’a montré aucune sympathie pour les dizaines de milliers de victimes de la guerre à Gaza malgré les massacres israéliens documentés.

Dans une interview accordée à Los Angeles Magazine il y a environ dix mois, Karsch a déclaré : “Ce qui s’est passé le 7 octobre a tout changé pour moi, car j’ai réalisé que ce serait une guerre de l’information.” Elle a cité un post sur la plateforme X d’Aviva Klompas, ancienne rédactrice de discours à la mission israélienne auprès de l’ONU, disant : “L’armée israélienne attaquera nos ennemis par terre, mer et air, tandis que nous autres combattrons sur les fronts académiques, juridiques, commerciaux, médiatiques et tous les autres fronts imaginables.” Karsch a commenté : “C’est mon front, le journalisme est mon front, et je fais ce que je peux.”

Karsch, qui se décrit comme une “journaliste multimédia nominée six fois aux Emmy Awards”, a indiqué que l’un des événements qui l’ont poussée à renforcer le récit israélien était le bombardement de l’hôpital Al-Ahli Arab (Al-Maqdani) à Gaza dix jours après le début de la guerre.

Le bombardement, qui a fait plus de 500 morts, principalement des femmes et des enfants réfugiés à l’hôpital, a suscité une large controverse dans les médias américains après que l’armée israélienne a nié sa responsabilité et a imputé la faute à une roquette errante tirée par des factions de la résistance à Gaza.

Une enquête menée par l’unité d’investigation open source d’Al Jazeera a révélé quelques jours après le massacre que l’armée israélienne avait délibérément trompé les médias et l’opinion publique sur l’attaque de l’hôpital, prouvant que le bombardement avait été causé par un missile israélien.

Karsch a critiqué la couverture médiatique du massacre d’Al-Maqdani, affirmant que “l’information a été mal rapportée, puis la correction était très faible”, ajoutant que les journalistes “recevaient leurs informations des terroristes responsables des événements du 7 octobre.”

L’idée de la bourse a été proposée pour la première fois par Karsch à la Fédération juive en novembre 2023. La “Bourse de journalisme Jackie et Jeff Karsch”, lancée par Karsch et son mari en 2025, est décrite comme “la seule bourse journalistique au monde exclusivement dédiée aux sujets juifs.”

La première promotion débutera en janvier 2026 à Los Angeles, Washington et New York, avec la participation d’une dizaine de journalistes et de “grands professionnels des médias, universitaires, décideurs politiques et innovateurs”, lors de sessions spécialisées sur des sujets tels que “la désinformation au Moyen-Orient” et “comment couvrir l’antisémitisme.”

La bourse a attiré 16 chercheurs et journalistes comme formateurs issus d’organisations médiatiques telles que The Atlantic, Spectrum News, The Spectrum, Ynet (affilié au journal hébreu Yedioth Ahronoth), Times of Israel, ainsi que deux journalistes du New York Times : Jodi Rudoren, ancienne chef du bureau de Jérusalem et superviseure des newsletters, et Sharon Otterman, qui a couvert de près les événements de solidarité avec Gaza sur le campus de l’université de Columbia et d’autres.

Parmi les autres formateurs figure Van Jones de CNN, qui a été vivement critiqué pour ses commentaires méprisants sur des images d’enfants palestiniens victimes, les qualifiant de partie d’une campagne de désinformation iranienne et qatarie.

Michael Powell, écrivain pour The Atlantic et ancien reporter du New York Times, participe également ; ses articles récents critiquent des organisations internationales telles qu’Amnesty International et Médecins Sans Frontières pour “leurs critiques sévères envers Israël.”

Drop Site News a révélé que Karsch a un parcours professionnel fortement pro-israélien dans ses articles et commentaires publics. Elle a été membre du conseil d’administration de la Fédération juive de Los Angeles pendant plusieurs années et a déclaré dans une interview : “L’histoire d’Israël est basée sur des faits, donc vous partez d’un bon point car la vérité est finalement que l’armée israélienne est l’armée la plus éthique au monde.”

Karsch a décrit le Hamas et ses membres comme de “vrais monstres,” les comparant aux nazis. Elle a également remis en question les chiffres des victimes annoncés par le ministère de la Santé de Gaza, qui ont été vérifiés par l’ONU et même l’armée israélienne, et a vivement critiqué les manifestations et camps de solidarité avec la Palestine sur les campus universitaires ainsi que leur couverture médiatique.

Dans un article publié fin 2024 intitulé “Biais éditorial : les journaux universitaires doivent cesser de marginaliser les Juifs,” Karsch a écrit : “Le journalisme étudiant dans certaines universités élitistes est devenu un terrain fertile pour un discours qui marginalise les voix juives et déforme l’image d’Israël.” Le journal Columbia Spectator a remporté le prix de la Professional Journalists Association pour le “Meilleur journal étudiant complet” en 2024.

Dans une interview sur le même sujet, Karsch a déclaré : “Personne n’écrit la politique gouvernementale basée sur une vidéo TikTok, mais quand vous lisez un article d’investigation produit par le New York Times, je parie que certains membres du Congrès le citeront et écriront des politiques basées dessus. C’est le problème, les journaux étudiants sont la source de tous les grands médias qui transmettent ce biais.”

Le site américain a conclu son rapport approfondi sur Karsch et sa bourse en affirmant qu’elle n’a montré aucune préoccupation ou sympathie pour les dizaines de milliers de civils palestiniens tués par l’armée israélienne à Gaza, y compris plus de 20 000 enfants, le déplacement de 95 % de la population, l’aggravation de la famine et la destruction systématique des infrastructures civiles, y compris la plupart des maisons, écoles, hôpitaux, mosquées, églises et universités, dans des actes considérés comme un génocide par les groupes de défense des droits humains et les Nations Unies.