Malgré le démenti officiel de l’Iran concernant toute tentative d’ingérence dans les affaires libanaises, la relation entre Téhéran et Beyrouth a clairement impacté les scènes interne et régionale, notamment avec la présence du Hezbollah, devenu un acteur clé de la politique libanaise.

Les relations libano-iraniennes ont traversé plusieurs phases et ont été influencées par les changements rapides dans la région, suscitant des questions sur l’avenir de l’influence iranienne au Liban. La visite d’Ali Larijani, secrétaire du Conseil suprême de sécurité nationale iranien, a transmis des messages clairs indiquant que l’influence iranienne au Liban se poursuivra, soulignant que Beyrouth n’est pas Damas et que Téhéran ne permettra pas son retrait complet du Liban.

Larijani a confirmé que la politique récente de patience de l’Iran n’est pas un signe de faiblesse mais un choix calculé, et que l’Iran n’abandonnera pas ses alliés au Liban, en particulier le Hezbollah. Il a nié toute ingérence de Téhéran dans la prise de décision libanaise, affirmant que ceux qui interviennent sont ceux qui imposent des plans et des échéances.

La question du désarmement de l’État libanais a été au cœur des rencontres de Larijani avec les responsables à Beyrouth, alors que le Hezbollah insiste pour conserver ses armes sous prétexte de protéger le Liban contre l’agression israélienne. Le Liban a réitéré son rejet de toute ingérence étrangère, du port d’armes et du recours à un soutien extérieur, le président Michel Aoun soulignant qu’aucune partie n’est autorisée à porter les armes ou à chercher un appui étranger.

La récente décision du cabinet libanais de désarmer et de déployer l’armée libanaise dans les zones frontalières a été rejetée par le Hezbollah, qui l’a qualifiée de “péché majeur” ouvrant la porte à Israël pour saper la sécurité du Liban.

Samir Geagea, chef du parti des Forces libanaises, a déclaré que le message du Liban à Larijani était un rejet du kidnapping de l’État par l’investissement dans des partis spécifiques. Larijani a décrit le Hezbollah comme “fort et n’ayant pas besoin d’armes de nulle part”, le qualifiant de “barrière solide contre Israël”. Il a ajouté que l’Iran ne donne d’ordres à personne au Liban et considère le Liban comme un pays ami avec lequel elle consulte sur toutes les questions.

Larijani a accusé Washington de tenter de semer la discorde parmi les Libanais et a exprimé le soutien de Téhéran à l’appel du secrétaire général adjoint du Hezbollah, Naim Qassem, à ouvrir une nouvelle page avec l’Arabie saoudite, appelant les pays de la région à coopérer contre Israël.

Fait notable, Larijani a lié les scènes libanaise et irakienne, soulignant lors de la signature d’un accord de sécurité avec l’Irak que l’Iran dispose de marges de manœuvre plus larges en Irak qu’au Liban.