Thomas Kurian, PDG de Google Cloud, a déclaré que l’intelligence artificielle ne vient pas pour remplacer les humains ou prendre leurs emplois. Au contraire, elle sert de pont aidant les travailleurs à passer de ce qu’ils peuvent faire aujourd’hui à ce qu’ils aspirent à accomplir demain.

Dans une interview avec la newsletter technologique Big Technology, Kurian a rejeté l’idée répandue selon laquelle l’IA entraînera la suppression de millions d’emplois, soulignant un “juste milieu” entre l’exagération des menaces et la surestimation des promesses. Il a expliqué que cette technologie doit être vue comme un outil qui amplifie les capacités humaines plutôt que comme un substitut.

Ses déclarations interviennent alors que le débat mondial s’intensifie sur la question de savoir si l’IA menace la main-d’œuvre ou ouvre une nouvelle ère de productivité. Kurian considère l’IA comme “non pas un adversaire, mais un collègue de travail”.

Il a donné l’exemple de l’outil Customer Engagement Suite de Google, un ensemble d’outils d’IA sur la plateforme Google Cloud conçu pour aider les entreprises à répondre plus rapidement et efficacement aux demandes des clients.

Kurian a expliqué que les premières réactions lors du lancement de l’outil l’année dernière étaient tendues, certains se demandant : “Cela signifie-t-il que nous n’avons plus besoin d’employés du service client ?” Cependant, le résultat a été tout à fait inverse ; selon Kurian, presque aucune entreprise cliente n’a perdu d’emplois. L’IA s’est chargée des questions routinières, simples ou embarrassantes, tandis que les employés se sont concentrés sur des problèmes plus importants et complexes.

Il a souligné que c’est là l’essence même de l’utilisation de la technologie selon lui : améliorer la qualité du travail humain, pas l’éliminer.

La vision de Kurian est conforme aux déclarations de Sundar Pichai, PDG de Google, qui a déclaré au début de l’année dans le podcast Lex Fridman que l’IA avait augmenté la productivité des employés de Google d’environ 10 %, en particulier parmi les ingénieurs, ce qui a encouragé l’entreprise à accroître ses recrutements plutôt qu’à les réduire.

Pichai a déclaré que l’IA “élargit les limites de ce que nous pouvons accomplir”, expliquant que l’objectif est que la technologie prenne en charge les tâches routinières de programmation ou de gestion, tandis que les humains se concentrent sur des travaux créatifs et intellectuellement satisfaisants.

La position de Kurian est soutenue par un parcours personnel riche ; il est un immigrant autodidacte originaire d’Inde, qui a commencé sa carrière comme consultant chez McKinsey, a passé plus de vingt ans chez Oracle, gravissant les échelons jusqu’à devenir l’un de ses cadres supérieurs avant de prendre la direction de Google Cloud en 2019 et de la conduire à devenir l’une des divisions à la croissance la plus rapide de l’entreprise.

Fait notable, l’esprit d’innovation est une affaire de famille, puisque son frère jumeau George Kurian est PDG de NetApp, une entreprise spécialisée dans l’infrastructure des données, faisant d’eux l’un des duos de direction les plus puissants de la Silicon Valley.

Pour Thomas Kurian, l’avenir de l’IA n’est pas un cauchemar de licenciements, mais une opportunité de réinventer et d’améliorer l’environnement de travail. Il estime que le secret réside dans la manière d’utiliser la technologie, comme un assistant qui renforce la performance et la créativité, et non comme une machine qui remplace l’humain.