Depuis des décennies, les gares ferroviaires au Liban symbolisaient une époque dorée d’ouverture, de mouvement et de connexion entre les villes d’une part, et entre le Liban, le monde arabe et l’Europe d’autre part. L’histoire a commencé à l’été 1895 avec l’inauguration de la première ligne de chemin de fer reliant Beyrouth à Damas via la plaine de la Bekaa, avant que le réseau ne s’étende plus tard vers Tripoli et Saïda. Ces gares n’étaient pas seulement des centres de transport de passagers et de marchandises, mais des artères vibrantes de vie économique et sociale, contribuant à l’activation du commerce, à l’échange culturel et à la connexion des régions libanaises entre elles.

Cependant, la guerre civile libanaise qui a dévasté le pays en 1975 a progressivement interrompu les opérations sur les lignes, et les gares sont devenues des ruines abandonnées.

Aujourd’hui, les vestiges de ces gares — de Mar Mikhael à Riyaq, Tripoli et Saïda — témoignent d’une longue histoire qui n’a pas encore été ravivée. Malgré les discussions fréquentes sur des projets de relance des chemins de fer, rien de concret ne s’est encore matérialisé.

Cependant, les discussions sur ces gares n’ont jamais disparu parmi les Libanais, et récemment, les responsables ont de plus en plus évoqué des tentatives de relance du secteur. Le ministre des Travaux publics a déclaré le mois dernier à “An-Nahar” que des études sont en cours pour exploiter un “tramway” à Beyrouth et dans ses environs.

Dans une interview accordée à “An-Nahar”, Ziad Shia, chef de l’Autorité des chemins de fer et du transport commun, a souligné que “l’autorité possède de nombreux terrains qui lui appartiennent, et aujourd’hui nous travaillons à lever les anciennes empiètements sur ces propriétés et à empêcher toute nouvelle violation afin de préserver les biens publics. Quant aux gares passagers, nous essayons de les restaurer avec l’aide de nos partenaires et de pays frères. L’objectif de la restauration et de l’investissement est d’exploiter les gares dans divers projets intégrés avec le train.

Par exemple, à la gare de Mar Mikhael, des jardins, un musée et un café sont créés sans affecter le tracé du train, ce qui se fait dans tous les pays du monde.”

En fin de compte, l’idée de relancer les trains n’est pas absente des esprits des concernés, mais elle nécessite des efforts concertés entre l’Autorité des chemins de fer et du transport commun et le ministère des Travaux publics et des Transports, parallèlement à une volonté claire du gouvernement de donner la priorité à ce dossier.