Charm el-Cheikh se prépare à accueillir le “Sommet de la paix” aujourd’hui (AFP).

Le président américain Donald Trump a annoncé que la guerre “est terminée” à Gaza, alors qu’il se rendait dans la nuit de dimanche à lundi en Israël puis en Égypte où il présidera un “Sommet de la paix” à Charm el-Cheikh aujourd’hui, tandis que le Hamas se prépare à libérer les otages restants après deux ans de captivité.

Trump a déclaré aux journalistes à bord de l’avion présidentiel en réponse à une question sur sa confiance quant à la fin du conflit entre Israël et le Hamas : “La guerre est terminée. D’accord ? Vous avez compris ?”

Avant le décollage de la base aérienne Andrews près de Washington, Trump a décrit son voyage au Moyen-Orient comme “très spécial”.

Trump passera quelques heures en Israël, où il arrivera lundi matin pour sa première visite dans l’État hébreu depuis sa réélection à la présidence.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, dans un discours, a qualifié le retour attendu des otages détenus dans la bande de Gaza d'”événement historique”, déclarant : “Nous avons accompli ensemble d’énormes victoires qui ont étonné le monde entier. Et je veux vous dire : partout où nous avons combattu, nous avons remporté la victoire, mais en même temps, je vous dis que la bataille n’est pas terminée.”

Il a ajouté : “Nous faisons toujours face à d’importants défis sécuritaires. Certains de nos ennemis tentent de se remettre pour nous frapper à nouveau. Mais nous (…) nous en occuperons”, sans plus de détails.

Le plan élaboré par Trump pour arrêter la guerre prévoit la libération des 47 otages restants à Gaza sur un total de 251 enlevés lors de l’attaque du 7 octobre 2023, dont vingt que Israël croit toujours vivants, ainsi que les restes d’un otage détenu en 2014.

En contrepartie, Israël libérera 250 prisonniers palestiniens condamnés à la prison à vie, ainsi que 1 700 détenus originaires de Gaza arrêtés depuis le début de la guerre.

La libération des otages est prévue “tôt lundi matin”, selon la porte-parole de Netanyahu, Shosh Pedrosoyan.

Le gouvernement israélien s’attend à la libération simultanée des vingt otages vivants (et à leur remise) à la Croix-Rouge, avec leur transfert dans six à huit véhicules.

Dans la soirée, un responsable militaire israélien a déclaré qu’il n’était pas prévu que tous les corps des otages détenus à Gaza soient ramenés en Israël lundi.

Le responsable a ajouté lors d’un point de presse dimanche soir : “Malheureusement, nous prévoyons que tous les corps des otages décédés ne seront pas rendus demain.”

Une source proche des négociations a déclaré que le Hamas avait terminé les préparatifs pour remettre les otages vivants, mais a souligné que le mouvement insiste pour qu’Israël libère sept dirigeants palestiniens dans le cadre de l’échange.

La source a ajouté : “Le Hamas insiste pour que la liste finale inclue les sept dirigeants principaux, notamment Marwan Barghouti, Ahmed Saadat, Ibrahim Hamid et Abbas Al-Sayyid”, ce qui a été confirmé par une autre source.

La porte-parole du gouvernement israélien a annoncé que “les détenus palestiniens seront libérés dès qu’Israël confirmera l’arrivée de tous nos otages prévus pour être libérés demain à la frontière”.

Gouvernance de Gaza

Trump commence sa visite dans la région par une étape en Israël où il prononcera un discours à la Knesset et rencontrera les familles des otages de lundi, avant de se rendre à Charm el-Cheikh en Égypte pour assister au Sommet de la paix au cours duquel, en présence des principaux dirigeants mondiaux, “un document mettant fin à la guerre dans la bande de Gaza sera signé”, selon le ministère égyptien des Affaires étrangères.

Plusieurs hôpitaux israéliens se préparent à recevoir les otages libérés, tandis que les autorités pénitentiaires israéliennes ont indiqué le transfert de prisonniers palestiniens vers deux prisons en vue de leur libération.

L’administration de la bande de Gaza, déchirée par une guerre qui dure depuis deux ans, sera l’une des questions abordées.

Une source diplomatique informée de la cérémonie de signature a déclaré à l’AFP sous couvert d’anonymat que “les signataires seront les parties garantes, à savoir les États-Unis, l’Égypte, le Qatar et peut-être la Turquie”.

Israël a annoncé dimanche qu’il n’enverrait aucun représentant au sommet, décision déjà annoncée par un responsable du Hamas samedi.

L’Iran a également annoncé lundi que son président Masoud Pezeshkian et son ministre des Affaires étrangères Abbas Araghchi ne participeraient pas au sommet sur Gaza, après avoir confirmé avoir reçu une invitation du pays hôte.

Malgré les progrès réalisés, les médiateurs doivent encore parvenir à un règlement politique à long terme exigeant que le Hamas remette ses armes et renonce au contrôle de Gaza.

Une source du Hamas proche de la délégation de négociation a déclaré à l’AFP dimanche que le mouvement ne participera pas à la gouvernance de Gaza pendant la phase transitoire suivant la guerre.

La source, qui a demandé l’anonymat en raison de la sensibilité de la question, a déclaré : “Pour le Hamas, la question de la gouvernance de la bande de Gaza est une affaire close. Le Hamas ne participera pas du tout à la phase transitoire, ce qui signifie qu’il a renoncé au contrôle du territoire mais reste un élément clé du tissu palestinien.”

En réponse aux demandes liées à l’abandon des armes par le mouvement, il a déclaré que “le Hamas accepte une longue trêve et de ne pas utiliser les armes du tout pendant cette période, sauf en cas d’agression israélienne contre Gaza”.

Selon le plan de Trump, Israël retirera progressivement ses forces des villes de Gaza, qui seront remplacées par une force multinationale comprenant des troupes d’Égypte, du Qatar, de Turquie et des Émirats arabes unis, coordonnée par un centre de commandement sous supervision américaine en Israël.

Le gouvernement confiera à un “comité palestinien technocratique et non politique” placé “sous la supervision et le contrôle d’une nouvelle autorité internationale de transition” présidée par Trump.