La Jordanie a vivement critiqué Israël pour des déclarations et des actions qu’elle a qualifiées de « provocatrices », coïncidant avec une montée des initiatives internationales en faveur de la reconnaissance d’un État palestinien.

Mercredi, le ministère jordanien des Affaires étrangères et des expatriés a condamné l’incursion du ministre israélien des Finances Bezalel Smotrich dans les territoires palestiniens, ainsi que ses déclarations « hostiles et racistes » appelant à l’annexion de la Cisjordanie, rejetant la création d’un État palestinien et menaçant l’Autorité palestinienne.

Le ministère a qualifié ces actes de « violation flagrante du droit international » et d’« escalade grave et inacceptable », affirmant qu’Israël « ne possède aucune souveraineté » sur les terres palestiniennes et que ses actions défient le consensus international sur la solution à deux États.

Le porte-parole du ministère jordanien des Affaires étrangères, l’ambassadeur Fouad Al-Majali, a réitéré le rejet absolu par son pays des déclarations incitatrices et des incursions répétées menées par des extrémistes au sein du gouvernement israélien. Il a averti que l’absence de responsabilité et la culture de l’impunité encouragent Israël à poursuivre ses « attaques et incitations » contre le peuple palestinien et sa direction.

Al-Majali a ajouté qu’Israël, par les politiques de ses extrémistes gouvernementaux, cherche à « ancrer l’occupation illégale et à étendre la colonisation coloniale » et à imposer un déplacement forcé en violation claire du droit international et des résolutions du Conseil de sécurité, notamment la résolution 2334. Il a également averti que les mesures unilatérales illégales et le discours raciste israélien visent à imposer de nouveaux faits par la force, menaçant d’aggraver les tensions et de mettre en danger la stabilité régionale.

Nouveau plan d’annexion au milieu des mouvements internationaux

Plus tôt mercredi, Smotrich a révélé une proposition d’annexion d’environ 82 % de la Cisjordanie occupée depuis 1967, appelant le Premier ministre Benjamin Netanyahu à prendre ce qu’il a décrit comme une « décision historique » d’appliquer la souveraineté israélienne sur « Juda et Samarie », les termes utilisés par Israël pour désigner la Cisjordanie.

Dans une déclaration conjointe avec Yisrael Gantz, président du conseil des colonies de Cisjordanie, il a déclaré que l’administration des colonies au ministère de la Défense avait travaillé ces derniers mois à tracer des cartes de souveraineté, préparant le terrain pour appliquer la souveraineté israélienne sur 82 % des terres. Selon la proposition, les Palestiniens continueraient à gérer temporairement leurs affaires locales, mais le rôle de l’Autorité palestinienne diminuerait progressivement au profit d’alternatives administratives civiles régionales.

Il a justifié cette démarche en disant que « le large consensus sur la souveraineté est le résultat direct d’une compréhension profonde qu’une menace existentielle ne peut pas s’enraciner parmi nous », soulignant que le moment est venu de le déclarer clairement et d’agir en conséquence.

Depuis 1967, Israël a établi des centaines de colonies en Cisjordanie et a intensifié les acquisitions de terres et l’expansion des colonies considérées comme illégales par la communauté internationale.

Ces développements coïncident avec une accélération des mouvements occidentaux pour reconnaître l’État palestinien. La France mène une initiative au sein des Nations Unies pour reconnaître l’État lors des réunions de l’Assemblée générale ce mois-ci, tandis que la Belgique a annoncé mardi qu’elle rejoignait la liste des pays européens et occidentaux, dont l’Australie, le Canada et la France, qui ont exprimé leur intention de reconnaître la Palestine. Ces positions ont été vivement critiquées par les responsables israéliens, notamment Netanyahu.