Le chercheur en sciences de l’information et de la communication à l’Université d’Oum El Bouaghi, le Dr Bilal Jaafar, intervenant et animateur des ateliers du Camp des Créateurs de Contenu qui s’est clôturé le samedi 11 octobre, a déclaré que le domaine de la création de contenu en Algérie traverse une phase très dynamique et prometteuse, mais qu’il est encore en cours de développement et de maturation.

Dans ses réponses à Echorouk Online, le chercheur a expliqué : « Nous avons une jeune génération créative, passionnée et bien connectée aux plateformes sociales, et l’Algérie possède une riche diversité culturelle et touristique qui peut constituer une base solide pour la création de contenu. »

La deuxième édition du Camp des Créateurs de Contenu, organisée au Centre international des conférences Abdel Latif Rahal sous le slogan « Responsabilité de la parole et enjeux de la conscience », a réuni plus de 250 influenceurs et créateurs de contenu.

Cependant, selon le chercheur, cette passion est confrontée à plusieurs défis, notamment le professionnalisme, la qualité technique et la continuité de la production. Il a noté qu’« il y a encore un manque d’encadrement et de compréhension des stratégies de croissance et de promotion d’un contenu continu et professionnel. La plupart des efforts sont individuels et reposent sur le travail personnel, ce qui rend l’intervention institutionnelle nécessaire. »

Il considère qu’il y a un « besoin urgent » d’organiser des événements comme le Camp des Créateurs de Contenu pour « construire des compétences et du professionnalisme » d’une part, et pour « orienter le contenu » d’autre part.

Il explique : « La production de contenu numérique n’est plus un simple hobby, mais une industrie qui nécessite des compétences spécialisées en tournage, montage, narration, marketing numérique, et même en aspects juridiques et droits de propriété intellectuelle. Le camp offre cet encadrement scientifique et professionnel et contribue à transformer la passion en véritable métier. »

Il ajoute que ces événements « offrent l’opportunité d’orienter les créateurs de contenu vers un contenu ciblé et utile qui sert le développement et l’image positive de l’Algérie. Plutôt que de suivre des tendances superficielles, l’accent est mis sur l’intégration de la valeur, de la connaissance et de l’innovation dans le contenu quotidien. Ils constituent également une plateforme de réseautage et d’échange d’expériences entre les jeunes influenceurs. »

Parlant de son expérience en tant qu’intervenant et animateur dans les ateliers du camp, il a déclaré : « Ce que j’ai le plus constaté lors de mon interaction avec les jeunes dans l’atelier ‘Stratégie de construction de contenu numérique et tendances’, c’est leur soif de connaissances et d’outils méthodologiques, en particulier chez les nouvelles générations d’influenceurs. »

Il a ajouté qu’il a ressenti une grande passion et un fort désir chez les créateurs de contenu d’être positivement influents, mais qu’ils rencontrent des difficultés à structurer leurs idées et à les transformer en stratégies de croissance claires et à long terme.

Il a également souligné qu’« il y a beaucoup de questions sur la manière de concilier l’engagement envers des causes de valeur et le suivi des tendances sans sacrifier la crédibilité et la qualité, ce qui montre que notre génération est consciente du double défi : être à la fois influent et utile. »

Concernant le rôle futur des réseaux sociaux et de la création de contenu, le Dr Jaafar estime qu’ils joueront un rôle central et une influence croissante dans nos vies futures à plusieurs niveaux, notamment avec le développement des technologies d’intelligence artificielle.

Il a déclaré : « Dans l’éducation et la culture, les plateformes se transformeront en universités et bibliothèques du futur, devenant notre source principale d’information, de formation et d’apprentissage autonome. Dans l’économie et le marché du travail, la création de contenu deviendra un pilier de l’économie numérique et une source majeure de nouvelles opportunités d’emploi, car les compétences numériques et le marketing de contenu seront essentiels dans divers domaines et professions. Dans la formation sociétale et politique, l’influence directe du contenu sur l’opinion publique s’intensifiera, et les outils de création de contenu deviendront des moyens de citoyenneté active et de défense des causes sociétales. »

Il a conclu : « L’avenir appartient au contenu, et ceux qui ne maîtrisent pas sa création ou sa consommation consciente seront hors du champ d’influence réel. »