Venise (AFP) – Seymour Hersh, l’un des journalistes américains les plus influents des soixante dernières années, est au centre d’un documentaire qui explore ses réalisations et ses erreurs, présenté hors compétition lors de la 82e édition du Festival de cinéma de Venise.
Le film “Cover-Up”, co-réalisé par Laura Poitras, lauréate du Lion d’or en 2022 pour son documentaire sur la crise des opioïdes, reflète le charme de la personnalité de Hersh, âgé de 88 ans, ainsi que son tempérament passionné.
L’ancien reporter de l’Associated Press, du New York Times et du New Yorker est présenté dans ce film de près de deux heures, qui couvre ses reportages sur les atrocités commises par l’armée américaine au Vietnam et les abus survenus à la prison d’Abou Ghraib en Irak en 2004.
Le film laisse entendre qu’une certaine arrogance a fait de lui une figure controversée parmi ses pairs, et a peut-être été à l’origine de certaines erreurs qui ont récemment terni sa réputation.
Laura Poitras, qui aspirait depuis vingt ans à réaliser un film sur Seymour Hersh, a déclaré que l’histoire du célèbre journaliste offre “un aperçu historique d’un demi-siècle d’abus de pouvoir aux États-Unis”.
Le journaliste d’investigation poursuit son travail à ce jour, publiant une grande partie de ses travaux sur la plateforme de blogs Substack.
Cependant, les médias ont ignoré, par exemple, une récente exclusivité qu’il a révélée : la décision du président américain Donald Trump de bombarder les installations nucléaires iraniennes le 22 juin, ce qui reflète une perte de crédibilité.
“Cover-Up” aborde brièvement ses articles qui jettent le doute sur l’utilisation par le président syrien Bachar al-Assad d’armes chimiques contre son peuple, ainsi que ses affirmations sur la responsabilité des États-Unis dans l’explosion du gazoduc russe Nord Stream 2 en 2022.
Les enquêtes des Nations Unies, ainsi que d’autres enquêtes médiatiques, ont réfuté ces deux allégations.
Seymour Hersh reconnaît avoir commis des erreurs, mais défend l’utilisation de sources anonymes et de sources uniques.
Il se concentre actuellement sur la surveillance des actions du président américain Donald Trump.
Vendredi, Hersh a déclaré : “C’est un homme qui veut rester ici à vie… Je pense que c’est sa seule mission. Il ne veut pas de nouvelles élections.” Il a ajouté : “Je n’ai pas accès à lui, mais j’y travaille.”
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