Médecins Sans Frontières a déclaré que l’augmentation des cas de diarrhée aqueuse aiguë met en danger les populations des gouvernorats yéménites d’Hodeïda et d’Ibb.

Dans un communiqué publié aujourd’hui, mercredi, l’organisation a souligné qu’alors que le Yémen continue de souffrir d’une des crises humanitaires les plus longues au monde, la récente flambée des cas de diarrhée aqueuse aiguë à Ibb et Hodeïda a une fois de plus mis en lumière la fragilité du système de santé du pays.

L’organisation a confirmé qu’entre avril et août, elle a traité plus de 4 705 patients, dont 81 % souffraient d’une déshydratation modérée à sévère dans le gouvernorat d’Ibb.

Elle a expliqué que « avec le début de la saison des pluies à la mi-juillet, une forte augmentation des cas a eu lieu, poussant Médecins Sans Frontières à doubler la capacité en lits du centre de la ville d’Al-Qaida, passant de 50 à 100 lits, avec un taux d’occupation des lits variant entre 80 et 90 lits par jour. »

Dans le gouvernorat d’Hodeïda, l’organisation a indiqué que l’hôpital Al-Zaidiyah a traité 990 patients atteints de diarrhée aqueuse aiguë pendant la même période, reflétant la charge croissante pesant sur les services de santé locaux et l’importance des soins décentralisés.

Le communiqué a souligné que les obstacles financiers empêchent de nombreux Yéménites d’accéder aux soins de santé.

Le communiqué a cité Desma Maina, cheffe de mission de Médecins Sans Frontières au Yémen, déclarant : « Alors que Médecins Sans Frontières continue de fournir des soins vitaux et une réponse d’urgence aux patients atteints de diarrhée aqueuse aiguë, nous sommes profondément préoccupés par la pression croissante sur le système de santé épuisé du Yémen. Sans une aide humanitaire durable et adéquate, les populations continueront de faire face à des obstacles mettant leur vie en danger pour accéder aux soins de santé de base. Malheureusement, surtout au cours de l’année écoulée, l’aide humanitaire au Yémen a considérablement diminué et les écarts entre les besoins et les services disponibles se creusent continuellement. »

Le communiqué a souligné qu’avec la hausse des cas de diarrhée aqueuse aiguë et l’accélération de la saison des pluies qui favorise la propagation de l’infection, une action urgente est nécessaire, appelant les acteurs humanitaires et les donateurs à donner la priorité au Yémen et à augmenter le financement et l’investissement dans des solutions durables pour renforcer l’infrastructure sanitaire du pays.